Un film de Georges Lautner (1966).
Avec Lino Ventura, Mireille Darc, Michel Constantin, Jean Lefèvre, Tommy Dugan…
Scénario de Michel Audiard, Marcel Jullian, Georges Lautner et Jean Marsan, dialogues de Michel Audiard.
« En cinq ans pas un mouvement d’humeur, pas une colère, même pas un mot plus haut que l’autre, pis d’un seul coup « CRAC ! » la fausse note, la mouche dans le lait, j’te dis que ça m’a secoué ! » (Lino Ventura, dialogue M. Audiard).
Lino Ventura et son épouse se rendaient à un diner avec Michel Audiard et sa femme, dans un petit restaurant de Saint-Germain-des-Prés. Sur le chemin, deux automobilistes se disputent une place de parking, une bagarre s’ensuit et Lino Ventura intervient. Les deux énergumènes se retournent évidemment contre Ventura, le bousculent, font tomber sa pipe, et finissent par les insulter, lui et sa femme. Arguments largement suffisants pour que Ventura se rebiffe et les corrige comme il se doit à coup de pieds aux fesses. Michel Audiard n’a pas perdu une miette de la scène et à l’idée d’en faire le point de départ d’un film en reprenant le slogan de la Sécurité Routière à l’époque, qui prône la conduite citoyenne et le calme au volant : « Ne nous fâchons pas ».
La scène d’introduction du film découle directement de cette anecdote. Dans cette scène qui n’a rien à voir avec l’histoire racontée dans la suite du film, Lino est en proie avec la police après avoir quelque peu bousculé des automobilistes irrévérencieux.
Le tournage (du 27 octobre au 23 décembre 1965) s’est déroulé au studio de la Victorine, à l’aéroport de Nice, au Cap d’Antibes, et principalement à Roquebrune-Cap-Martin. Le haras est le centre équestre de Villeneuve-Loubet. Pour la scène du pont, Georges Lautner profita de la destruction du pilier central du viaduc de Malvan (coupé en deux en 1944), vestige de la ligne de tramway Cagnes-Vence, situé à proximité de Saint-Paul-de-Vence.
Pour la première fois, Georges LAUTNER tourne en couleurs et en format Scope, ce qui met en valeur les magnifiques paysages de la côte d’azur. Toujours à l’affut de nouveauté, LAUTNER va capter l’air du temps de l’époque. Les jeunes apprécient les boîtes de nuit et la musique anglo-saxonne. La bande musicale est très fortement inspirée de la musique anglo-saxonne, où le titre « Gloria » influence très fortement le morceau final. Le film est donc une comédie policière très « de son époque ».
En 2005, dans On aura tout vu, sa biographie, une citation de son ami Audiard résume parfaitement ce qui fait tout le sel d’une œuvre singulière et marquante : « Lautner possède quelques petites qualités personnelles. Lesquelles ? Une complicité instantanée, presque magique, avec les comédiens, un amour minutieux du cadrage, une certaine passion pour la pyrotechnie, et surtout un sens prodigieux du rythme. »
Le film aura des critiques mitigées voire assassines, ce qui n’empêchera pas le public d’en faire un succès (1 877 412 entrées en France) ce que confirmera largement ses nombreux passages à la télévision.